Une attention croissante dans la recherche est portée sur l’impact des expériences traumatiques durant l’enfance dans le développement sensoriel et moteur de l’enfant en raison de l’impact sur les connexions neuronales dans le cerveau à des périodes cruciales.
De nombreux travaux de recherche portent sur le lien entre le traumatisme de l’enfance et la modulation sensorielle, mais peu ont été explorer un lien possible entre l’expérience du traumatisme durant l’enfance, le processus sensoriel et les compétences motrices.
Une revue exploratoire en 2024 a pu adresser ce sujet et nous en partageons les éléments clés dans un document que nous partageons et sa conclusion.
Certains troubles de coordination peuvent avoir leur origine dans un processus sensoriel peu efficient.
Il existe deux sous-types de troubles moteurs d’origine sensorielle : le trouble postural et le trouble praxique. Aujourd’hui nous allons aborder le trouble postural.
Pour comprendre le trouble postural, il est important de comprendre d’abord le contrôle postural. La plupart des experts conviennent qu’il existe deux fonctions principales du système de contrôle postural :
- pour se maintenir debout contre la gravité et vous aider à maintenir votre stabilité posturale (équilibre).
- Pour garder le reste de votre corps immobile afin que vous puissiez utiliser une partie du corps pour pousser, tirer, atteindre et/ou utiliser la force pour accomplir une tâche.
Le contrôle de la posture est beaucoup plus complexe que de se tenir debout et assis droit, ce qui est souvent assimilé à une bonne posture. En plus de nous maintenir dans un bon alignement, la recherche a montré que le contrôle postural prépare réellement le corps à bouger, ce qui est appelé ajustements posturaux anticipatifs ou feedforward.
Jouer est un rôle essentiel et important dans le développement global de l’enfant. A travers le jeu, l’enfant entre en mouvement et ce, découvre son corps dans un espace 3D. L’enfant se forge alors une représentation mentale de son espace et construit la carte de son corps. Il explore les opportunités qu’offrent son environnement pour interagir avec lui.
Kim Barthel est une ergothérapeute canadienne, formatrice et conférencière internationalement reconnue. Passionnée de neurobiologie, elle nous éclaire sur les processus complexes présents en chacun d'entre nous afin de mieux comprendre le fonctionnement humain et le lien relationnel.
Dans cet article, elle nous introduit au concept de la dissociation comme un processus neuro-psychologique présent dans notre quotidien comme stratégie d'adaptation protectrice.
Le premier bénéfice connu de l’alliance thérapeutique est la relation positive et bienveillante qui soutient la participation. Mais se limiter à ce facteur serait omettre l’effet tangible du processus neurobiologique sous-jacent lorsque le thérapeute entre en relation et connecte avec son client.
Le cerveau développe des circuits neuronaux intrinsèques pour ajuster le niveau de régulation nécessaire pour participer. Lorsque ces circuits ne sont pas développés de façon efficiente pour naviguer dans un monde toujours changeant, la co-régulation du professionnel est alors essentielle pour rester dans la relation ou accomplir la tâche (Barthel, 2022).
Cet article s'appuie des données des dernières recherches en neurobiologie pour appuyer le bénéfice de l'alliance thérapeutique pour amener le changement.
Un rôle clé du thérapeute est alors d’aider le client à atteindre sa vigilance optimale pour engager dans la modalité thérapeutique. L'alliance thérapeutique est une base fondamentale au traitement pour ouvrir la porte du changement.
Dans une relation et un environnement perçus sans danger (prévisible, connecté et sécurisant), l’enfant se développe avec la confiance d’être apaisé, accepté et de retrouver sa régulation pour entrer dans la relation à l’autre. Nous connecter et co-réguler avec les autres est un impératif biologique (Porges, 2017). L’impact d’expériences négatives qui surviennent pendant les périodes critiques du développement d’une personne, en particulier pendant l’enfance peut générer un traumatisme du développement aussi appelé traumatisme de l’attachement (Barthel, 2023).
Il est essentiel de considérer que le contexte et l’énergie du milieu où il apprend à se mouvoir influence l’être qu’il deviendra.
Combien de vos clients présentent des symptômes complexes, souvent à chercher vos services pour un trouble spécifique, mais affichant d’autres difficultés. Et si ces difficultés, affectant le trouble pour lequel l'enfant est venu avait une origine d'un traumatisme développemental, un système neuronal très tôt activé pour sa survie ?
Durant les 3 premières années, l’influence de l’environnement sur le développement est crucial. De nombreuses études récentes ont défini comment la privation, la maltraitance, mais aussi d'autres stress chroniques peuvent influencer le développement du cerveau et entrainer des conséquences sur les plans socio-émotionnel, sensorimoteur et cognitif.
Craignez-vous la colère de votre enfant à chaque fois qu’un changement se présente? Des cris pour monter dans la voiture quand il faut aller chercher la grande sœur à son activité sportive? Des scènes qu’il fait quand vous n’avez d’autre choix que de l’emmener avec vous au supermarché? ou quand il fait une crise pour aller à l’école parce que la maitresse n’est pas là et que c’est une remplaçante ?
Le facteur commun à ces situations est la transition – passer d’un environnement à un autre, d’une situation à une autres, d’une personne à charge à une autre, d’un contexte à un autre.
Ces comportements récurrents dans le quotidien peuvent être l’expression de difficultés dans le traitement des informations sensorielles.
Dans la position que vous êtes, ressentez-vous la tension de vos muscles? Votre cœur qui bat? Peut-être ressentez-vous le besoin d’aller aux toilettes? Ou simplement cette suggestion vous mène à réaliser que vous auriez en effet besoin d’y faire un tour.
A quoi se réfèrent ces sensations? Peut-être encore inconnu pour vous par son nom, mais connu de votre corps : l’intéroception.
L’intéroception constitue notre 8e sens. Il nous aide à sentir ou percevoir l’intérieur de notre corps. [...]. Lorsque l’intéroception fonctionne, les sensations nous alertent que notre équilibre interne (notre homéostasie) n’est pas là et nous motive à agir, à rechercher des solutions pour la retrouver et nous sentir à nouveau bien, c'est à dire retrouver notre régulation physiologique et émotionnelle.
Les effets de la lumière peuvent affecter notre humeur et notre état d’esprit. Des études ont montré que la lumière naturelle avait un impact positif sur l’humeur, la santé et l’attitude. Et prendre en compte l’éclairage d’une pièce peut aussi soutenir les capacités d’apprentissage.
Trop de bruit, trop de lumières, tout est trop de stimulations. C’est souvent le cas pour une personne hypersensible. On pourrait dire une overdose sensorielle. Quand la sensation perçue avec trop d’intensité est considérée comme un danger, elle peut s’exprimer sous la forme d’anxiété au quotidien.
La manifestation externe, sans considération des symptômes sensoriels, peut facilement conduire à un diagnostic d’un état anxieux, voir dépressif.
Lors d’une de mes formations, on m’a demandé ce qu’était le facteur E par rapport aux troubles du processus sensoriel. J’avais oublié ce mot médical, enseigné au cours de ma formation d’ergothérapie. Etant partie très rapidement après la fin de mes études pour les Etats-Unis, je n’avais plus été confrontée à ce terme sur les vingt dernières années. J’ai donc fait mes recherches pour pouvoir mieux comprendre ce terme médical.
Une belle histoire à considérer!
Un homme atteint d'autisme, se comportant violemment, se retrouve aux urgences. Les officiers en service répondent … en chantant et en dansant.
Ellen et Robert Hughes s'attendaient au pire lorsqu'ils ont emmené leur fils, Walker, qui présentait une crise de violence, aux urgences du centre médical de l'Université Loyola. Mais ils ont été inspirés par des agents de la sécurité publique, dirigés par le Sergent Keith Miller, qui l'a calmé en chantant et en dansant.
Depuis que Jean Ayres a proposé la théorie en 1963, de nombreux théoriciens, chercheurs et praticiens ont davantage développé la théorie. Des modèles construits d’après le travail de Jean Ayres ont été proposés, et de nouvelles preuves empiriques qui présentent plus d’éclaircissements sur le diagnostique différentiel ont été publiées. En 2007, un groupe d’ergothérapeutes d’Amérique du Nord a proposé un nouveau terme et une nouvelle classification pour la reconnaissance des troubles et la prise en compte des différentes catégories dans les dysfonctionnements de l’intégration sensorielle. Ainsi les différences immenses entre individus pour détecter, réguler, interpréter, et répondre aux stimulations sensorielles sont considérées.
Nous avons eu plusieurs fois des enfants qui ne pouvaient s’accroupir en conséquence d’une marche sur la pointe des pieds utilisée pendant des années et qui n’avaient pas été prise en considération par leur médecin généraliste. Je suis tombée sur cet article du Dr Stephen M. Edelson, Ph.D. sur le site de Autism Research Institute qui présentent les différentes approches pour traiter la marche sur la pointe des pieds. Il parle notamment d'un lien avec un trouble du système vestibulaire. Or ces enfants vus au cabinet avaient un trouble du processus sensoriel avec un insécurité gravitaire, associé à un trouble des apprentissages. J’ai trouvé intéressant de partager cette information avec vous.
En comparaison avec la personne "typique", la personne hypersensible (ou hyper-réactive) présente un seuil plus bas pour le bruit ou toutes stimulations auditives. Elle remarque les choses que les gens en général ne remarquent pas, comme le tic-tac d'une horloge ou le bourdonnement d'un ordinateur. Ce sont des bruits qui embêtent, qui sont toujours là, auxquelles la personne ne peut s’habituer comme tout un chacun le ferait.
On regarde le plus souvent la personne dans son fonctionnement cognitif, moteur et psychologique - ce sont comme nos lunettes à travers lesquelles nous évaluons ses capacités et difficultés. Et les lunettes sensorielles vous connaissez? quel est leur intérêt? Petit zoom sur une regulation socio-émotionnelle.
Vous êtes capables de faire face à une modification de votre d’emploi du temps, un changement de lieu… car vous êtes capables de vous adapter ! Mais imaginez que le fonctionnement de votre cerveau ne vous permette pas de vous adapter aux situations du quotidien.
Sans un de nos 7 sens, notre quotidien se trouve perturbé. Nous vous invitons à lire un très beau document réalisé par l'institut universitaire de réadaptation canadien IRDPQ, pour comprendre ce qu'est l’intégration sensorielle et le rôle de l'ergothérapeute pour aider votre enfant.
Ce sont nos expériences dans le monde qui nous permettent de détecter les similarités et les différences au sein de chaque système sensoriel. Cette capacité de discrimination nous permet de reconnaitre les objets, de savoir jusqu'où lever le pied pour pouvoir monter les escaliers, combien de force je dois mettre pour prendre le pichet d'eau. Sans cette capacité de discrimination sensorielle, je peux me montrer maladroit, avoir des difficultés à accomplir une tâche ou ne pas être très performant.
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