Trop de bruit, trop de lumières, tout est trop de stimulations. C’est souvent le cas pour une personne hypersensible. On pourrait dire une overdose sensorielle. Quand la sensation perçue avec trop d’intensité est considérée comme un danger, elle peut s’exprimer sous la forme d’anxiété au quotidien.
Les sensations menaçantes déclenchent parfois des réactions injustifiées et disproportionnées. Ce sont nos mécanismes d’adaptation et de survie qui prennent le dessus.
Les symptômes, tels que le cœur qui bat fort, les paumes qui deviennent moites, l’estomac qui se noue, sont l’expression du stress qui nous permet d’être prêts à réagir rapidement aux menaces. Nous augmentons nos chances de survie si nous pouvons nous enfuir, attaquer, nous figer sur place ou nous cacher.
Avec un trouble du processus sensoriel, et plus particulièrement avec profil d’hypersensibilité, le besoin de survie prévale sur l’intégration sociale. Le danger se trouve partout et la personne met en place ses mécanismes de défense.
Nous apprenons par nos expériences et l’une des choses importantes que nous apprenons est d’éviter les situations menaçantes dans le futur. La personne hypersensible apprend à mettre des comportements d’évitement en place, à élaborer des stratèges pour prévenir la sensation menaçante. Sans même la sensation présente, la peur de devoir y faire face du fait du souvenir associé au lieu ou au contexte prend le dessus.
La manifestation externe peut n’être que l’anxiété. Lorsque les symptômes perçus ne sont pas regardés avec le regard sensoriel, ils peuvent facilement conduire à un diagnostic d’un état anxieux, voir dépressif.
Comment savoir si le comportement est l’expression d’un état anxieux ou d’un trouble du processus sensoriel ?
Un bilan en ergothérapie par un professionnel formé en intégration sensorielle pourra évaluer si un trouble du processus sensoriel est présent et expliquer le comportement anxieux de la personne.
Le psychologue pourra déterminer la présence d’autres facteurs indépendants des troubles du processus sensoriel. La présence d’un trouble n’empêche pas l’autre. Mais un dépistage pour prendre en compte le possible facteur sensoriel devrait être considéré pour proposer un traitement adapté.
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